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Le Rêve

Le rêve n’est pas réel, c’est la réalité : C.G. Jung


Freud ouvre le vingtième siècle avec la parution de la première édition de son livre dont le titre en allemand est la « Traumdeutung »( Interprétation du rêve). Ainsi que le dit J.P. Lefebvre dans la préface de sa traduction de l’édition de 2010, ce livre est son livre. Le but de Freud n’est pas de donner des recettes pour percer les mystères des rêves, une sorte de dictionnaire qui donnerait une interprétation universelle mais c’est tout le mécanisme du rêve que Freud va nous faire comprendre.

Rappelons la définition de la psychanalyse. : c’est une méthode d’investigation consistant essentiellement dans la mise en évidence de la signification inconsciente des paroles, des actions, des productions imaginaires (rêves, fantasmes, délires) d’un sujet.[1] Freud résume ainsi Que veut la psychanalyse ? ramener à la surface de la conscience tout ce qui a été refoulé et il cite Schiller « l’entendement a retiré sa garde », tout le travail analytique consiste alors à retirer sa garde et le rêve est le matériau parfait de décryptage de l’inconscient . La base du travail analytique est le rêve, la psychanalyse est la science de l’interprétation du rêve.

Freud définit ainsi le rêve : le rêve est un acte psychique et non somatique, une création psychique chargée de sens qui dispose de souvenirs inaccessibles à l’état de veille (p. 46) le rêve est hyper mnésique. C’est un lien entre le passé et le présent, une continuité entre ce qui a pu se dérouler dans le passé et ce qui se déroule aujourd’hui, L’analysant vit le présent à la lumière du rêve ou plutôt interprète le présent grâce à l’éclairage du rêve et réciproquement. Tous les souvenirs sont stockés et ce stock reste disponible ne demandant qu’à être réactivé en fonction des stimuli de la veille.

Freud reconnaît qu’à l’époque sa toute première erreur a été de de penser que sa tâche se bornait à communiquer aux malades le sens caché de leurs symptômes (p. 146) il dit qu’il y a également impossibilité d’interpréter d’autres rêves que les siens et nous ne sommes pas en mesure d’interpréter le rêve de quelqu’un d’autre quand cette personne ne veut pas nous délivrer des pensées inconscientes (p.281) par la libre association de la parole

Le rêve a un langage qui au premier abord parait obscur, parce que l’essentiel dans le rêve, ce sont les idées dont il se compose, et non les faits, et ces idées ont toujours un sens, sont cohérentes et disposées selon un certain ordre. Le rêve est déformant, condensé et ne transmet pas un message directement traduisible Freud parle de déplacement onirique et de de condensation onirique qui œuvrent pour une mise en forme figurée du rêve C’est à l’interprétation alors de restaurer la connexion que le travail onirique a détruite. Le rêve peut aussi être représenté par une image inversée, la bonne interprétation est souvent inverse de ce que le rêve les semble dire et les rêves sont absolument égoïstes (P 362)[2] Le rêve évoque toujours le rêveur, il s’agit toujours de soi dans les rêves.

Pour C.G. Jung le rêve s’efforce toujours d’exprimer quelque chose que le moi ne sait et ne comprend pas [3]

Pour M.N Cugnot, inspirateur de la Psychanalyse active le rêve a une triple fonction :

Une revivance du passé par évocation des conflits passés avec ses peurs qui ont contrarié la réalisation des desseins, une fonction fusionnelle en liant passé et présent en réalisant des désirs de jadis sans peur et une fonction projective en apportant une solution.[4]

En résumé le travail de l’analyste en psychanalyse active ne consistera pas à interpréter, à décrypter le rêve de l’analysant qui lui aura donner un récit onirique mais à le mettre sur la piste d’un mode de pensée symbolique lui permettant de saisir la réalité de soi contée par le rêve et non pas l’image qu’il se fait de lui.








[1] J. Laplanche. J_B Pontalis, Dictionnaire de la psychanalyse, PUF, 1967 [2] Sigmund Freud, L’interprétation du rêve, Éditions du seuil, 2010 [3] C.G Jung, Ma vie, Edition Gallimard, 1973 [4] M.N. Cugnot, L’univers quantique du Psychisme et de la Psychanalyse, L’Harmattan, 1999


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